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Un jeune Monarque venant d'être bagué. (Crédit photo : Thomas Ghestemme)
Photo de l'équipe en train de poser une cage pour capturer des Merles des Moluques, espèce nuisible pour le Monarque de Tahiti. (Crédit photo : Emmanuelle Marin-Navarro)
En ce début d’année, la Société ornithologique de Polynésie française (SOP) a le sourire aux lèvres quand elle évoque l’un de ses petits protégés. Le Monarque de Tahiti, qui faisait l’objet, l’an dernier, d’un appel à l’aide, a été entendu.
Selon Caroline Blanvillain, de la SOP : “Les nouvelles du Monarque sont extrêmement réjouissantes grâce à trois sponsors locaux : EDT, OPT et Vini, que l'on remercie du fond du cœur. L'équipe de la SOP a pu être renforcée pendant trois mois, de septembre à décembre 2011, et une protection de la population haute de la vallée de Maruapo a pu être faite régulièrement, pour la première fois”.
Outre la dératisation, une quarantaine d'oiseaux introduits, menaçant potentiellement la survie des jeunes Monarques, ont été éliminés.
“Il y avait bien 12 couples à protéger dans les vallées (dont six dans cette population haute, que l'on atteint en franchissant cinq cascades de 20 à 40 mètres de haut), et parmi eux, 10 ont au moins construit un nid, en cette fin d'année 2012”, témoigne Caroline.
Naissance de sept jeunes
“Nous avons la joie de vous annoncer la naissance de sept jeunes Monarques, l'envol de cinq d'entre eux et l'espoir (au vu des efforts de reproduction actuels) d'obtenir trois envols supplémentaires début 2012. Cela porterait à huit, le nombre de jeunes Monarques espérés pour la saison de reproduction 2012-2013. Ce chiffre serait un record absolu dans les annales du programme de sauvegarde du Monarque de Tahiti”.
À titre de comparaison, en 13 ans, de 1998 à 2010, la SOP a obtenu, en moyenne, 2,4 jeunes Monarques par an, via la protection des oiseaux de la zone basse. “D'où notre joie et la fierté de notre équipe et bénévoles !”
La SOP remercie la Diren de Polynésie française, le Critical Ecosystem Partnership Fund, BirdLife International et la Cepa (Conservation des espèces et populations animales) pour leurs participations financières à ce programme de sauvegarde 2011.
En 2012, grâce à Reva Tahiti, le magazine de bord de la compagnie Air Tahiti Nui, la SOP prépare une tombola ouverte aux Polynésiens. “Ils pourront s'impliquer personnellement dans la sauvegarde de cet oiseau, en achetant un billet de tombola. Le premier prix sera deux allers-retours pour la Nouvelle Zélande !”, confie Caroline. Un appel est lancé aux généreux sponsors qui souhaiteraient offrir des lots et ainsi contribuer au sauvetage.
Une espèce “en danger critique d’extinction”
Le Monarque de Tahiti, O’mamao (Pomarea nigra), est classé dans les “espèces en danger critique d’extinction”, selon le site de la Société ornithologique de Polynésie française (Site manu.pf). Cette espèce, qui ne se rencontre plus que dans quatre vallées de Tahiti, fait l'objet, depuis 1998, d'un programme de sauvegarde, par le biais de la dératisation des sites de reproduction et du suivi rapproché de tous les individus connus pendant la période de reproduction (juillet à décembre), pour connaître la réussite des nichées. Ce programme a permis de stabiliser la population, de rajeunir les effectifs et de constater la réoccupation d'anciens territoires abandonnés.
Contact : Thomas Ghestemme
Chargé de programmes oiseaux terrestres
Land bird program manager
Société d'ornithologie de Polynésie "Manu"
BP 7023 - 98719 Taravao - Tahiti
Polynésie Française
Tél. : (689) 52 11 00
Fax. : (689) 52 14 05
site internet : www.manu.pf