De sudouest.frSi Zack a survécu, Chipie, la femelle de neuf mois de Raymond Gaillard, est morte. Une plainte a été déposée à la gendarmerie d'IssigeacZack, dans les bras d'Alexandre, 12 ans, porte encore sur le dos les stigmates des blessures dont il a été victime (Photo A. T.) Que s'est-il passé à Saint-Perdoux entre le 22 décembre, 11 h 30, et le surlendemain en fin d'après-midi ? Qu'est-il arrivé, pendant ce laps ce temps, à Chipie et Zack, deux jeunes chiens de chasse, des Jack terrier ? Leur propriétaire, Raymond Gaillard, aimerait bien le savoir. Car si Zack a survécu à son escapade mystérieuse, la petite sœur, Chipie, est désormais enterrée dans le jardin. Elle n'avait que neuf mois.
Trois jours avant Noël, cet habitant de Saint-Perdoux chassait au lieu-dit Les Lignacs. Peu avant midi, il a perdu de vue ses deux chiens. « Ils étaient à 150 mètres devant moi, dans un bois. Ils ont disparu », dit-il, encore ému.
Ses appels répétés, jusqu'à la nuit noire, resteront sans réponse. Le soir, les deux animaux ne rentrent pas. Ce n'est que le 24 décembre qu'un voisin lui téléphone. Chipie est à proximité d'un tas de fumier, au bord d'un chemin rural. Raymond Gaillard récupère sa chienne. « Je l'ai trouvé fatiguée, dira-t-il plus tard aux gendarmes. Mais surtout, elle avait peur de moi. » L'inquiétude grandit quand son épouse veut laver la petite chienne. L'animal semble craindre les projections d'eau. « Ce qui n'était pas le cas avant, précise Raymond Gaillard. Nous les douchions tous les soirs. »
Au cours de la douche, son épouse remarque de Chipie perd ses poils. Quand Zack revient de lui-même à la maison, il présente les mêmes symptômes. Le lendemain, c'est leur peau qui est attaquée.
Les deux chiens sont présentés à un vétérinaires, qui d'emblée balaye l'hypothèse de la gale. Selon lui, Zack et Chipie ont été aspergés de produits chimiques… Les vaccins et les antibiotiques administrés ne changent rien, l'état des animaux se dégrade.
Des analyses en laboratoire
Les analyses demandées par le vétérinaire confirment son premier diagnostic. Pis, elles mettent en évidence la présence d'une bactérie transmissible à l'homme : le « corybenacterium ulcerans ». Une bactérie proche d'une autre responsable de la diphtérie. On la rencontre chez les bovins, les chevaux. Elle contamine le lait de vache. « Quand le laboratoire a trouvé le traitement, c'était trop tard », dit-il. Seul Zack survit. Mais est-ce cette bactérie qui est à l'origine de la mort de la petite chienne ?
Raymond Gaillard en est convaincu, quelqu'un lui en veut et cherche à l'atteindre à travers Zack et Chipie. « Quand ils ont disparu, nous les avons cherchés partout, explique ce chasseur expérimenté, qui connaît chaque arbre des bois environnants. La nuit, on éclairait avec les phares de la voiture. S'ils ne sont pas venus, c'est qu'ils étaient enfermés. » Il lui arrive parfois de recueillir des animaux égarés. Il retrouve alors les propriétaires, grâce à la puce de l'animal ou à son tatouage.
Le 29 décembre, il s'est rendu à la gendarmerie d'Issigeac pour déposer plainte. Le dossier a été transmis au procureur de la République de Bergerac. L'enquête est actuellement en cours. Mais Raymond Gaillard est inquiet, et prévient : « Il ne faut pas que Chipie soit morte pour rien. »
Source : http://www.sudouest.fr/2013/02/11/il-ne-faut-pas-que-chipie-soit-morte-pour-rien-962744-2117.php