Bon d'accord, on a beau lire aujourd'hui dans tous les bouquins spécialisés que la biodiversité se porte presque mieux à la ville qu'aux champs (la faute à l'agriculture industrielle, et toc...), n'empêche, cette image-là surprend.
L'une de nos lectrices valenciennoises, Mme Dessenne, domiciliée boulevard Watteau, en a du coup brandi son appareil photo. En découvrant dans un sapin, du côté de la rue Milhomme, une bande de perruches, en totale liberté. Aussi vertes que les guirlandes de Noël auraient pu être rouges, sur ledit sapin.
On s'est renseigné. En fait, la présence de perruches, pour être précis, de perruches à collier (merci au « Guide des Oiseaux d'Europe » éditions Delachaux et Niestlé, et tant pis pour la pub...) est avérée depuis un bon bout de temps en centre-ville et particulièrement dans les grands arbres du boulevard Watteau. En fait, bis repetita, la ville abriterait même carrément une colonie, qui aurait élu domicile du côté du parking Lacuzon.
Si le lieu de nidification reste à confirmer, ce qui est clair en revanche, nous disent les ornithologues, c'est que ces fameuses perruches à collier (presque aussi grosses que des perroquets et, au départ, échappées de captivité), se sont aujourd'hui suffisamment acclimatées au climat européen pour réussir à se reproduire ici en toute liberté. L'espèce est donc maintenant référencée dans les guides comme naturalisée, pièce rajoutée et chatoyante greffée à la faune européenne. Au même titre que, par exemple, les ouettes d'Égypte, plus vulgairement appelées aussi oies du Nil, et qui se sentent parfaitement bien maintenant dans nos pâtures, particulièrement du côté de Chabaud-Latour. Elles aussi assurent leur descendance...
Onze oiseaux sur le même arbre
Mme Dessenne nous confirme la bonne santé de cette vague d'immigration récente, côté perruches. Sur l'un de ses clichés du fameux sapin, on comptabilise 11 oiseaux en tout, pas moins. Et nous vous jurons sous serment que nous l'avons examinée à la loupe, cette photo, sans renfort d'aucune substance dopante, et sans avoir encore moins forcé sur l'absinthe, une boisson aussi verte que l'objet de l'étude susmentionnée.
Pas de souci donc si d'aventure vous croisez l'un de ces volatiles en ville. Pas de souci si vous voyez une flèche émeraude vous passer sous le nez boulevard Watteau (en général, faut les chercher haut dans les ramures, quand même...) : les oiseaux ne se sont pas échappés de cage, ils vont bien et vous aussi. Vous n'avez pas eu la berlue. Quant aux éventuels contradicteurs (voisin mal intentionné, belle-maman ou autres collègues de travail) qui mettraient votre parole en doute, ou de façon plus pernicieuse, vous glisseraient qu'eux ont vu également des éléphants roses, vous pourrez dorénavant leur clouer le bec. Sans jeu de mots. Simplement en brandissant cet article. Qui fait foi. Ne manquerait plus que ça. Pour le coup, on s'est quand même sérieusement documenté. •